Allez au contenu, Allez à la navigation, Allez à la recherche, Changer de langue

1918 / La montagne de Reims, les Eparges

Aux Eparges, la trace des combats

Aux Eparges, la trace des combats

Finalement Pétain renonce à son organisation. Les tirailleurs sénégalais sont à nouveau regroupés. L’encadrement blanc est renforcé, plus nombreux. Et pour la première fois, depuis le début de la guerre, quelques sénégalais accèdent au grade d’officier. On nomme une dizaine de sous-lieutenants. C’est peu mais cette promotion a une forte portée symbolique.

Par ailleurs et pour la première fois, à Nancy, les tirailleurs sénégalais vont être au contact des métropolitains et des troupes américaines. Quels dialogues ont pu être noués entre sénégalais s’exprimant tant bien que mal en français et noirs américains, descendants d’esclaves et dont les aïeux étaient originaires des mêmes territoires? Les cousins d’Amérique des tirailleurs sénégalais ? Nul ne le sait.

Les BTS vont maintenant participer aux combats de l’Aisne et de la Montagne de Reims. Les allemands y jettent leurs dernières forces, furieusement. Gaz et  bombardements nourris. Les sénégalais, les zouaves, les coloniaux subissent des pertes immenses. Dans tous ces combats, les sénégalais font preuve d’un grand héroïsme et d’un grand dévouement. Leur engagement est total, bien loin de la réputation d’insouciance et de légèreté, qui leur avait été parfois prêtée. Peut-on pour autant parler d’esprit patriotique, alors que nombreux sont ceux qui ne connaissaient pas même l’existence de la France quelques mois auparavant. Certains, comme Alphonse Séché, y voient davantage l’esprit de corps qui se développe au sein d’un régiment. Au combat, les sénégalais sont totalement solidaires de leurs frères d’armes. D’autres pensent que l’Afrique de l’Ouest est aussi à défendre face à l’appétit des allemands.

Ces « poilus d’Afrique » vont maintenant pouvoir sortir des tranchées. La guerre de mouvement a repris ses droits, comme au début de la guerre, mais cette fois en sens inverse. C’est une façon de combattre qui convient davantage à ces marcheurs. Ils participent aux batailles autour de Verdun. Ils sont aux Eparges, sur les côtes de Meuse, dans la Woëvre, à la nouvelle bataille de Verdun - au bois des Caures, où, à nouveau, ils sont confrontés à des conditions climatiques épouvantables.

Du 7 au 11 octobre 1918, les 66°,67° et 68° BTS reprennent le village de Haumont aux allemands. Ils participeront également à la Bataille des Ardennes. Ils seront de tous les combats, y compris du front d’Orient, partout salués comme des héros.