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A la veille de la guerre

Congo : passage de l'Administrateur.

Congo : passage de l'Administrateur.

L’Afrique Occidentale Française, ensemble administratif créé en 1895, existe davantage « sur le papier que dans la réalité » selon l’historien Marc Michel. Elle est constituée de  colonies civiles et  territoires militaires : Sénégal, Guinée, Cote d’Ivoire, le Haut Sénégal et Niger (devenu Mali et Burkina Faso), Dahomey (devenu Bénin), Mauritanie.

On estime sa population à une quinzaine de millions d’habitants à la veille de 1914, 20 millions au plus. On ne compte que quelques milliers d’européens. C’est une colonisation d’encadrement à la différence de la colonisation de peuplement que l’on a organisée en Algérie, avec la présence en grand nombre de français et d’espagnols.

Dans toutes ses colonies, la France, à l’exemple d’autres pays colonisateurs, a créé un statut spécifique : l’indigénat. C’est un statut bâtard qui confère aux indigènes la nationalité française sans la citoyenneté. Ils sont sujets de la France. La naturalisation française au terme d’un parcours administratif compliqué à souhait est possible mais ce choix entraîne des renoncements. Ainsi les musulmans – très majoritaires – doivent renoncer à la polygamie interdite pour les citoyens français.

Le code de l’indigénat prévoit entre autres des sanctions spécifiques, que les commandants des « cercles », divisions administratives en vigueur dans les colonies, peuvent infliger. Les sanctions sont le plus souvent un moyen détourné de taxer les habitants, de leur imposer des travaux et de réquisitionner leurs terres. Le droit de vote des indigènes est limité.

Le recrutement des militaires se fait de plus en plus souvent de façon coercitive après 1912. Les engagements volontaires sont plus rares. C’est dans ce contexte que la guerre éclate le 2 août 1914.