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A l’hôpital

Infirmière et tirailleur

Infirmière et tirailleur

Durant toute la période de guerre, les tirailleurs sénégalais ont été regroupés : au combat, dans les camps d’entrainement, dans les cantonnements et à l’hôpital. Bien sûr, on soigne déjà là où on est malade ou blessé. Mais rapidement des hôpitaux dédiés sont aménagés. On pense ainsi lutter contre le dépaysement.

Ce sera notamment le cas, comme le rappelle Alphonse Séché dans son ouvrage « les noirs », à Menton ou à Marseille. L’hôpital militaire N°52 de Menton, installé dans l’ancien hôtel Carlton, illustre particulièrement cette préoccupation puisque son médecin-chef, associe à la cure médicale « une cure de resénégalisation ». Pour cet ancien colonial, il s’agit de créer une ambiance africaine afin de faciliter le futur retour au pays. L’européanisation de certains africains, que l’on constate, ne lui semble pas souhaitable. Pas plus que les contacts entre européens et africains.

A Marseille, toujours selon Séché, l’ambiance est tout autre dans cet hôpital tenu par des infirmières de la Croix Rouge. Le soin et l’hygiène sont de tout premier ordre mais les infirmières sont trop compatissantes pour les tirailleurs, qui, en bons soldats, ne doivent pas être trop gâtés. On se méfie aussi des relations entre infirmières ou marraines de guerre et combattants africains, relations qui ne seraient pas convenables si elles devenaient trop tendres. Les américains qui voient d’un très mauvais œil ces rapprochements essaieront même d’imposer une ségrégation entre populations blanches et noires aux responsables français, sans succès.

A l’hôpital, outre les blessures au front et les pieds de tranchée (ulcères causés par l’exposition prolongée à l’humidité), les maladies pulmonaires et la tuberculose font des ravages chez les tirailleurs sénégalais, peu immunisés contre ces maladies et peu habitués à se protéger du froid. 4 000 africains seront enterrés à Fréjus. Le docteur Ciamin, affecté à l’hôpital N°55 de Fréjus  indique dans une thèse soutenue en 1920 que "du 12 avril 1915 au 24 décembre 1917, dans un hôpital de 400 lits, il y eut 1 068 décès dont 323 dus à la tuberculose". 

Texte du document:

Hymne à la France

France, Compte sur elles

Ce devoir leur est doux.

Infirmière et tirailleur