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1914 / Dixmude et le canal de l’Yser

Tirailleur sénégalais: illustration.

Tirailleur sénégalais: illustration.

10 unités, soit 8 000 hommes arrivent en France en 1914. Un bataillon compte environ 4 compagnies de 200  hommes. Sur ces huit cents hommes, 60 à 80 sont des blancs et occupent tous les postes d’officiers, une part importante des postes de sous-officiers et les métiers techniques indispensables au fonctionnement des armées : secrétaire, cordonnier, tailleur, armurier, infirmier…

Durant toute la guerre, le haut commandement va s’interroger sur l’emploi des tirailleurs sénégalais dans les combats, sans se fixer réellement une ligne de conduite. Cet emploi pourtant pose question, d’autant que les tirailleurs sénégalais peuvent être divisés en deux groupes. Les anciens tirailleurs engagés volontaires, aguerris au métier des armes, ayant déjà livré combat et les jeunes recrues, tout juste débarquées, sans formation ou presque et, pour beaucoup, ne maitrisant pas la langue.

Dans les tout premiers jours, il y aura chez ces novices, dans le secteur d’Arras au mois d’octobre, quelques mouvements de panique, que les tirailleurs expérimentés du 3ème BTS du Maroc et du 1er RTS d’Algérie ne connaitront pas quelques jours plus tard. Ces combattants plus aguerris paieront le prix fort  sur les bords du canal de l’Yser à Dixmude et perdront au cours des combats les deux tiers de leur effectif. Le bataillon sénégalais d’Algérie venait de Colomb Béchar, avait déjà combattu en Champagne, celui du Maroc venait de Taza, et avait à son actif des combats à Fez et à Taza même.

Ce 26 octobre, il est aux alentours de midi quand les marmites allemandes commencent à tomber sur le champ de bataille. Cet arrosage va durer plusieurs semaines, relayé à la tombée de la nuit par les fusils et les mitrailleuses. Les conditions climatiques sont épouvantables. Pour les sénégalais, la défense de Dixmude va se poursuivre jusqu’au 16 novembre. La ville belge, ou l’amas de ruines qui en reste, sera finalement prise mais les allemands ne passeront pas le canal de l’Yser. L’héroïsme des sénégalais qui ont subi de très lourdes pertes, est salué par le commandement. Dans son ouvrage « les noirs » Alphonse Séché rapporte : « …le bataillon Brochot avait été anéanti, il restait un capitaine et 10 hommes » sur un effectif moyen de 800 soldats pour un bataillon. 5 300 combattants furent engagés dans ces combats, 3 700 en reviendront valides.