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[14 -18] L'Afrique de l'Ouest dans la Grande Guerre
Accueil > Guerre > Zones de Combat > 1917 / Chemin des Dames, combats dans l’Aisne
Verdun, Ville d'Histoire
La bataille de Verdun fut la plus grande bataille du XX° siècle. Dès les premiers jours de combat, elle marqua les esprits des contemporains et, en quelques semaines, le nom de Verdun fit le tour de la planète. La violence des combats et le courage dont firent preuve les assiégés déclenchèrent des vagues d'enthousiasme et de sympathie pour les « combattants du droit contre la force».
Dans bien des cas, avant même la fin de la guerre, nombre de pays ont rendu hommage à la « cité héroïque », la « cité martyre », et l'ont décorée de leur 1er ordre national en témoignage de leur admiration. Elle devint ainsi la ville la plus décorée de France. Elle est restée depuis 1916 le symbole de la Première Guerre Mondiale, cette dimension conférant à la cité et à son champ de bataille une dimension universelle.
La guerre 1914-1918 vit participer au conflit de nombreuses nations des cinq continents, comprenant toutes les puissances de l'époque. Quel rôle les pays engagés dans ce conflit ont-ils joué? Dans quels contextes se sont-ils engagés ? Pour quels résultats ? Quels liens en ont résulté avec la France et avec Verdun? Et aujourd'hui qu'en reste-il ?
A travers ce site (en devenir), la Ville de Verdun souhaite apporter sa contribution à une meilleure connaissance de cette page d'histoire pour l'Afrique subsaharienne et en particulier l'Afrique de l'ouest.
A terme, les sites histoire de la Ville de Verdun ont vocation à couvrir tous les continents.
1917 / Chemin des Dames, combats dans l’Aisne
Mangin relevé de son commandement
En ce mois d’avril 1917, la neige et le froid règnent en maîtres au Chemin des Dames. L’hiver n’en finit pas mais, pour les sénégalais, l’hivernage à Fréjus et à la Teste de Busch, à côté de Bordeaux est terminé. Les opérations sont dirigées par le Général Nivelle. Le général Mangin commande la 6ème armée. Il a disposé plusieurs bataillons de sénégalais aux deux ailes de sa formation. On retrouve donc les mêmes acteurs qu’à Douaumont mais le déroulé des événements sera très différent..
Le plateau du Chemin des Dames culmine à près de 200 m. Très difficile d’accès, il est occupé par les allemands. Les français en ont fait leur objectif. Les sénégalais sont en première ligne, mal équipés, sans grenade, avec peu de cartouches, armés de leurs coupe-coupe. Le célèbre général Marchant, qui en 1898 était face aux anglais, en Afrique, à Fachoda, est présent à la tête de ses coloniaux. C’est lui qui lance l’offensive. Les coloniaux, les sénégalais, les marocains, et les bataillons blancs des marsouins partent à l’assaut. Les allemands, bien à l’abri, répliquent, d’abord à la mitrailleuse puis par l’artillerie. Le 43ème BTS qui s’est distingué à Verdun l’année précédente est encore présent mais souffre terriblement, à proximité de la ferme d’Hurtebise. Le déluge de feu est impressionnant, les dégâts sont considérables. Les troupes françaises, complètement exposées, sont décimées. Les noms de Hurtebise et de la Caverne des Dragons resteront tristement célèbres.
Au bout de quelques semaines, Nivelle relève Mangin de son commandement. Il est interdit de séjour à Paris. Le héros de 1916 est le banni de 1917. Painlevé, le ministre de la Guerre, et Blaise Diagne, l’accusent d’avoir versé le sang noir avec beaucoup de générosité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 21 BTS ont été mobilisés, soit 16 000 hommes environ, près d’un quart de tués, près d’un quart de blessés. Et à eux seuls le tiers des tués et blessés de toute la 6ème armée. Une armée comptant environ 200 000 hommes à cette époque, ces chiffres confirment que les sénégalais ont été particulièrement exposés durant les combats. Ce grave échec aboutira au remplacement de Nivelle par Pétain en mai1917.
Les sénégalais s’illustreront à nouveau dans l’Aisne, notamment à la bataille de la Malmaison. Mais la question de leur emploi reste posée à l’Etat Major. Pétain s’organise différemment et répartit les effectifs dans les troupes « blanches ». Cependant, nombre d’officiers habitués à diriger des Bataillons de Tirailleurs Sénégalais n’y sont pas favorables et Blaise Diagne soupçonne Pétain de vouloir leur confier des tâches subalternes, ce à quoi il s’oppose.
84 BTS ont servi en 1917, soit à peu près autant qu’en 1916.