Allez au contenu, Allez à la navigation, Allez à la recherche, Changer de langue

1917 / Chemin des Dames, combats dans l’Aisne

Mangin relevé de son commandement

Mangin relevé de son commandement

En ce mois d’avril 1917, la neige et le froid règnent en maîtres au Chemin des Dames. L’hiver n’en finit pas mais, pour les sénégalais, l’hivernage à Fréjus et à la Teste de Busch, à côté de Bordeaux est terminé. Les opérations sont dirigées par le Général Nivelle. Le général Mangin commande la 6ème armée. Il a disposé plusieurs bataillons de sénégalais aux deux ailes de sa formation. On retrouve donc les mêmes acteurs qu’à Douaumont mais le déroulé des événements sera très différent..

Le plateau du Chemin des Dames culmine à près de 200 m. Très  difficile d’accès, il est occupé par les allemands. Les français en ont fait leur objectif. Les sénégalais sont en première ligne, mal équipés, sans grenade, avec peu de cartouches, armés de leurs coupe-coupe. Le célèbre général Marchant, qui en 1898  était face aux anglais, en Afrique, à Fachoda, est présent à la tête de ses coloniaux. C’est lui qui lance l’offensive. Les coloniaux, les sénégalais, les marocains, et les bataillons blancs des marsouins partent à l’assaut. Les allemands, bien à l’abri, répliquent, d’abord à la mitrailleuse puis par l’artillerie. Le 43ème BTS qui s’est distingué à Verdun l’année précédente est encore présent mais souffre terriblement, à proximité de la ferme d’Hurtebise. Le déluge de feu est impressionnant, les dégâts sont considérables. Les troupes françaises, complètement exposées, sont décimées. Les noms de Hurtebise et de la Caverne des Dragons resteront tristement célèbres.

Au bout de quelques semaines, Nivelle relève Mangin de son commandement. Il est interdit de séjour à Paris. Le héros de 1916 est le banni de 1917. Painlevé, le ministre de la Guerre, et Blaise Diagne, l’accusent d’avoir versé le sang noir avec beaucoup de générosité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 21 BTS ont été mobilisés, soit 16 000 hommes environ, près d’un quart de tués, près d’un quart de blessés. Et à eux seuls le tiers des tués et blessés de toute la 6ème armée. Une armée comptant environ 200 000 hommes à cette époque, ces chiffres confirment que les sénégalais ont été particulièrement exposés durant les combats. Ce grave échec aboutira au remplacement de Nivelle par Pétain en mai1917.

Les sénégalais s’illustreront à nouveau dans l’Aisne, notamment à la bataille de la Malmaison. Mais la question de leur emploi reste posée à l’Etat Major. Pétain s’organise différemment et répartit les effectifs dans les troupes « blanches ». Cependant, nombre d’officiers habitués à diriger des Bataillons de Tirailleurs Sénégalais n’y sont pas favorables et Blaise Diagne soupçonne Pétain de vouloir leur confier des tâches subalternes, ce à quoi il s’oppose.

84 BTS ont servi en 1917, soit à peu près autant qu’en 1916.