Le bilan

Carré musulman à Douaumont (Verdun)

Carré musulman à Douaumont (Verdun)

Si l’on ajoute à ces campagnes fameuses, la campagne d’Orient en novembre 1916, dans laquelle furent engagés 13 000 tirailleurs sénégalais au sein d’une quinzaine de bataillons, on constate que les combattants originaires de l’Afrique Occidentale Française furent présents du début à la fin de la guerre et sur tous les fronts où la France était engagée.

Le bilan des pertes humaines est considérable, mais il est proportionnellement égal, voire légèrement inférieur aux pertes françaises globales. Contrairement à ce qu’il fut écrit parfois, il n’y eut pas, de la part des autorités militaires et de l’administration, de discrimination au combat. Noirs, maghrébins et blancs furent égaux devant la mort et dans la souffrance. Les bilans humains en attestent. Sur le thème « plutôt du sang noir que du sang blanc » certains officiers – et notamment Nivelle - incitèrent à créer une différence de traitement mais ils ne furent jamais suivis par les autorités militaires.

Il fut certes reproché au Général Mangin d’avoir excessivement exposé les tirailleurs sénégalais au Chemin des Dames. Il le fit en effet mais vraisemblablement parce qu’il resta persuadé, y compris après la guerre, que les africains avaient des qualités naturelles de combattant. C’est d’abord par souci d’efficacité qu’il fit ce choix. Au lendemain de la guerre, il évoque encore en ces termes le soldat noir « son dévouement absolu au chef, son courage indomptable et son amour reconnaissant pour le pays qui l’a délivré de son esclavage et lui a donné la paix française ».

D’autres mirent en doute le patriotisme des combattants issus de l’AOF, les accusant d’être des mercenaires. Les faits sur le terrain des combats apportèrent un « sanglant » démenti. Il y eut aussi des marques de racisme qui provoquèrent les rares actes de révoltes constatés. Ainsi, en 1917, un début de mutinerie avait eu pour origine l’insulte de « sale nègre ». Les africains se revendiquèrent à cette occasion « français », un statut que désormais leur valait leur participation héroïque aux combats et qu’ils revendiquaient. A cet égard, la stratégie de Blaise Diagne portait ses fruits.

Au lendemain de la guerre, les tirailleurs sénégalais furent pour le plus grand nombre, renvoyés à leur grand soulagement en AOF, bien que leurs contrats aient stipulé que leur engagement se prolongerait 6 mois après la fin du conflit. Seuls ceux engagés en 1918, restèrent encore quelque temps sous les drapeaux dont une douzaine de milliers de mai 1919 à juin 1920 en forces de maintien de l’ordre, notamment dans la Ruhr.

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